Ma première grossesse, ou comment j'ai fissuré la poche des eaux à 27 SA
Publié le 7 Avril 2017
Coucou !
Je vous ai déjà parlé de mes problèmes d'infertilités, qui se sont soldés par un joli positif en septembre 2014. Je voulais donc vous parler de ma grossesse, et de son déroulement plein de rebondissements ! Prenez un thé et des petits gâteaux, pavé en vu !
Notre famille étant au courant de nos procédures et traitements, nous n'avons pas attendu 3 mois pour l'annoncer. Nous etions très heureux et avons partagé cette bonne nouvelle.
Malgré tout, j'ai été très angoissée dès le début de ma grossesse et redoutait une fausse couche. J'ai toujours eu en tête le chiffre terrible, une grossesse sur 4 se termine par une fausse couche. La plupart du temps avant la fin du premier trimestre. Mais ce n'est pas le sujet, et je ne me considère pas vraiment légitime concernant ce sujet.
Mon angoisse n'a fait que redoublée lors de la première échographie à la fin du mois d'octobre, je suis restée estomaquée de voir ce petit pois à l'échographie qui deviendrait notre petit garçon. Je suis restée interdite presque sans réaction. A partir de ce moment là c'est devenu mon petit pois, et j'ai été encore plus angoissée à l'idée qu'il puisse partir.
Puis est venu l'échographie des 12 semaines d'aménorrhée (10 semaines de grossesse), ou échographie de datation/échographie du premier trimestre. Elle a alors créée une nouvelle angoisse : celle de l'anomalie génétique. La mesure de la clarté nucale était bonne, mais le médecin m'a tout de même recommandée de faire un dépistage par prise de sang complémentaire. Nous aurions les résultats au mois de décembre, juste avant Noël.
A ce moment là, mon médecin, au sein de l'Hopital Femme Mère Enfant à Bron, à côté de Lyon, m'a demandé de m'arrêter de travailler. A ce moment là je travaillais en crèche et souffrait de violentes nausées du matin au soir, qui m'ont laissées sur le carreau. Mon travail est considéré par les médecins comme physique, et il était nécessaire pour mon médecin que je lève le pied afin de mettre toutes les chances de notre côtés que le grossesse se déroule sans encombre, de plus, je suis porteuse d'un Syndrome de Marfan, une maladie génétique qui entraine entre autre des problèmes cardiaques et une fragilité des tissus. On ne savait donc pas comment mon corps allait réagir face à ce chamboulement majeur qu'est la grossesse.
Me voici donc arrêtée, chez moi, heureusement, loin de tournée en rond, j'ai pu mettre mon temps à profit pour tricoter, coudre, ou lire. Malgré mes occupations, l'angoisse reste là et ne ma lache pas. J'ai la "chance" d'avoir une échographie à chaque visite mensuelle avec mon gynécologue. C'est ainsi que juste avant Noël nous découvrons que nous attendons un petit garçon, pour le mois de Juin. Les résultats de la prise de sang sont bon, notre petit n'ai pas porteur de Trisomie. Quand à ma pathologie, nous ne souhaitons pas qu'elle soit dépistée avant la naissance. Pour nous celà ne change rien, nous l'aimons déjà.
Je me projette déjà bien plus dans cette grossesse, commence même quelques achats et notre liste de naissance. Quel plaisir. Je me détends un peu. Mais je dois faire prochainement l'échographie du 2ème trimestre, et je redoute une malformation comme le bec de lièvre ou spina bifida. C'est donc angoissée encore une fois que j'attends le mois de Février. Mon Homme ne peut m'accompagner, il est en déplacement pour sa formation professionnelle. C'est ma meilleure amie et future marraine qui m'accompagne. Nous découvrons notre petit bébé, y compris en 3D, il va bien, et est en bonne santé.
Je souffle à nouveau et nous cherchons a qui il ressemble le plus. Les formations de mon mari s'enchainent, il pars le lundi et rentre le vendredi. Je supporte mal cette absence. J'essaie de m'occuper. Mais l'angoisse reste le maitre mot de cette grossesse. Pourtant je n'ai aucune raison de m'angoisser, mon bébé va bien, il est en forme, il bouge bien, je suis en forme. Mon col est fermé, long. Je n'ai pas de contractions.
Un dimanche, nous partons nous promenez à pied. Au retour, j'ai l'impression de perdre du liquide. Je pense à des pertes blanches très abondantes comme ça arrive parfois lors de la grossesse.
Le lundi, je trouve que les mouvements de mon bébé sont plus rares, je commence à m'angoisser. L'angoisse montera et les pertes continueront jusqu'au jeudi. Le jeudi, trop angoissée, en larmes, mon mari me conseil de me rendre aux urgences.
Arrivée aux urgences, l'équipe me prend vite en charge. Ils me rassurent d'abord, mon fils va bien et je le vois bouger lors de l'échographie. Sa position, me cache ses mouvements. La sage femme me fait un prélèvement pour faire un test de dépistage de liquide amniotique. Ainsi, on saura si les pertes que je ressent sont normal ou non. Après un peu d'attente, on m'annonce que le liquide que je perds est bien du liquide amniotique et que donc j'ai fissurée la poche des eaux. Très vite, une sage femme et une interne viennent m'expliquer la suite des évènements.
On me refait une échographie pour évaluer le poids de mon bébé, je vais être hospitalisée dans le service de la grossesse pathologique de l'hopital. Des contractions peuvent se déclencher n'importe quand entrainant mon accouchement à 27 SA soit tout juste le début du 7ème mois. Notre bébé pèse 1000g, soit un paquet de farine. Mon mari revient en urgence de Paris où il est en formation pour être à mes côtés.
Tout s'enchaine ensuite. Je suis choquée ou en état de choc. Je ne pense qu'a une chose, non non non ce n'est pas possible, mon bébé ne peut pas naître maintenant. On me parle survit, néonatalogie. On me met sous perfusion d'antibiotiques. Mon bébé n'est plus en milieu stérile. Il peut donc attraper n'importe quelle infection. Voilà pourquoi je dois rester à l'hopital. Pour être sur place en cas d'évolution et à l'abri des vilains germes du monde. On me fait des injections de corticoïdes pour aider les poumons à se develloper, un IRM du racchi pour vérifier que je peux avoir une péridurale ou racchi anesthésie en cas de Césarienne, un monitoring.
Je suis transférée dans une chambre. J'y resterai presque 9 semaines. Mon entourage s'organise, mon mari gère, m'emmène mes affaires, je subis les examens, les tests, qui seront tous positifs au liquide amniotique. En effet, on me refait des tests car il existe une petite possibilitée que dans les premières semaines, la fissure se colmate. Ca n'arrivera pas. Les fuites persistent. En revanche je n'ai pas de contractions, pas de fièvre, mon bébé va bien et ne souffre pas.
J'ai conscience d'avoir de la chance, les semaines passent, notre petit bébé grandit, puis ralentit son rythme de croissance. Les médecins ne le disent pas franchement mais je vois bien que ce n'est pas normale. Il est en dessous des normes et des courbes. Surement à cause du liquide en moins grande quantitée qui entraine des défaillances dans les échanges ombilicaux. Notre fils sera en Retard de Croissance In Utero ou RCUI. Mais chaque semaine qui passe est un succès.
A 32 SA, nous quittons la très grande prématurité.
A 34 SA nous quittons la grande prématurité.
Ce sont des étapes décisives dans la croissance du foetus. Pour ses organes, ses poumons surtout et aussi sa capacité à têter et donc à s'alimenter seul.
Mon accouchement sera déclenché à 36 SA. J'ai un compte à rebours sur mon téléphone, j'attends d'être libérée. C'est terrible, car je sais que ce n'est pas bon pour bébé de naître aussi tot. Mais cela symbolise pour moi le retour à la vie normale, la sortie de l'hopital qui je l'espère pourra se faire avec mon bébé.
Je rencontre un pédiatre, l'anesthésiste. J'ai des monitoring matin et soir. Les sages femmes et toute l'équipe sont adorables et très présentes. Elles savent écouter, rassurer et sécher les larmes. La nourriture de l'hopital est horrible. C'est je crois le plus dur. Ca et le fait de ne pas pouvoir sortir pour prendre l'air ou me promener. L'emission des maternelles est devenue ma meilleure amie ainsi que mon smartphone qui m'a permit de faire les différents achats pour mon fils. Je ne dirai pas que ce fut facile, il y a eu des hauts et des bas, l'impression de vivre avec une épée de Damoclès au dessus de la tête. J'ai été très frustrée de ne pas être là pour préparer la valise, la chambre, le berceau.
J'ai passé du temps sur les forum notamment Doctissimo, et me suis fait un vrai réseau et des "amies" virtuelle, cela m'a aidé car certaines vivaient une situation similaires ou pire. Nous avons pu échanger, nous soutenir, on se donnaient des nouvelles. Attention, c'est parfois un piège et une source d'angoisse il ne faut pas tout croire...
Je sais que nous avons eu beaucoup de chance, et je savoure cette seconde grossesse qui ne se déroule pas du tout de la même manière.
J'espère que mon témoignage aidera les mamans qui passeront par là. Je vous raconterai bientot mon déclenchement, mon accouchement et post partum ! Restez connectés !
Bonne journée !
Luky Beauty